En ces années cinquante, la pression masculine est forte, le sexe faible est figuratif, étouffée dans un rôle de second plan. Pour la femme un temps inutile s’égrène, assise à coté d’un chauffeur de mari faisant vomir un fils malade en auto. Il y a tellement d'autres choses à faire, à ressentir. La femme se meurt de ne pas être femme. En contrepartie, l’homme reste fidèle à lui-même en entretenant son intellect au garage, tout en convoitant la femme d’autrui.Dans une telle précarité d’avenir, deux femmes s’éloignent lentement de leurs maris, en prenant conscience de leur féminité, elles se confient, fument, sortent au cabaret, s’achètent des robes, se maquillent pour elles-mêmes, adoptent un vocabulaire sans tabous, oublient dans leurs nouvelles consciences d’exister, la gestion maternelle de leurs progénitures.De nouveaux territoires sensoriels sont perçus, analysés, mis en pratiques par deux êtres venant au monde précédemment gommés de sensations d’indépendances. Les expériences nouvelles s’enchaînent sur des airs de mambos que l’on danse entre filles.La femme se libère à fond les manettes, un corps avide d’interdits s’offre dans un train, le mari est occulté, il n’est plus indispensable ni primordial, ces colères n’y change rien, une mère devient femme dans des sentiments offerts à son propre sexe, sur le fil du rasoir de l’homosexualité."Coup de Foudre" dépeint une époque d’après-guerre, lourde de dépendances envers le sexe faible devant se plier à la cartographie de ménagère et de bonne d’enfants.L’homme récupéré par la caisse à outils ne sait que gifler une nouvelle ouverture d’esprit, certes incompréhensible et décalée, en ces temps où un pays se relève péniblement d’un conflit, en se devant de conserver une morale digne d’un redémarrage.La dominance masculine est éradiquée, un mari vaincu fond en larmes devant une froideur ayant enfin acquise une liberté hors norme pour l’époque.