Toujours très agréable de retrouver ce classique où le surnom "Casque d'Or" de la blonde Marie très convoitée (Simone Signoret), sauf endormissement de ma part à chaque séance, n'est jamais prononcé. Cela fleure les guinguettes par temps chaud ainsi que la prostitution féminine sous-jacente, qu'on croirait un naturel accompagnement de ces Messieurs tous plus ou moins trempés dans de sordides tractations... Etonnant départ, avec cette chanson au fil de l'eau, choeurs limpides, quel contraste avec la rudesse qui suit ! Une alternance entre le romantisme et la crapulerie signent cette oeuvre de Becker. La scène de chatouille champêtre, ou l'effroi de cette montée à l'hôtel au petit matin resteront à jamais hantés... Le rôle a immortalisé Simone Signoret ! Quant à Reggiani, encore jeune et impétueux, il fait oublier un instant l'image de chien battu qu'on garde de lui. Tous deux relayés par une galerie de rôles secondaires qui pourraient être remis au goût du jour en 2008, baffes ou pommade selon les enjeux économiques... (remarquables Claude Dauphin et Raymond Bussières). Grande qualité de photo et de son, très peu d'archaïsmes dans les dialogues, des moments irrésistibles, l'espièglerie de la chatouille ou de la valse avec ce bras masculin qui reste ballant, mais aussi cette scène autour de la jeune précieuse qui ne sait si elle doit accepter de danser.