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LE TROISIÈME-1971-
Nationalité : Allemagne de l'Est
Titre VO : Der Dritte
Durée : 1h39
Genre : COMÉDIE
Réalisation : Egon GÜNTHER
Inspiration : D'après un récit de Eberhard PANITZ
Prise de vues : Erich GUSKO
Musique : Karl-Ernst SASSE
Résumé
Margit, mathématicienne de trente-cinq ans, mère de deux mômes, va tenter une troisième fois de se lier avec un homme.
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Critiques - Commentaires Public
Note : 16/20
Une scène mémorable pour retrouver sans peine ce film dans les production de la DEFA (société de production est-allemande de 1946 à la Chute du Mur en 1989) : l'intrusion prolongée d'un livreur pendant une scène d'intimité avec leçon d'anglais télévisée : il faut voir l'oeil goguenard de l'homme sur l'amant se rajustant, pendant l'attente du bon de livraison signé par la dame, vraisemblablement partie se faire un brin de toilette. Pour le reste, c'est l'éternelle difficulté, en RDA comme ailleurs, d'allier éducation rigide et prise de risque quant au choix d'un partenaire, c'est vu du côté féminin. Coupe de cheveux modernes, jupes raccourcies, on sent la déferlante de l'ouest, les frémissements du féminisme, mode et musique, seuls débordements tolérés par le régime (l'actrice principale, réservée dans l'ensemble, se déchaîne à l'écoute de jazz, à en être méconnaissable). Entrée en matière chaotique, du genre "puzzle", mais ça s'arrange en chemin... Dommage que la bande-son, surtout l'orgue, vrille les tympans, car il y a des scènes émouvantes autant que caustiques, les missions obligatoires pour les étudiants, heureusement variables en qualité... Une relative décontraction du monde professionnel (petit travail de spécialiste d'un certain niveau, du genre ennuyeux mais régulier). L'extrait filmé pendant le dîner devant la télé résume le frisson de tout engagement amoureux à son départ. Le verre d'eau, symbolisant "la soif de vie" rattrape très habilement le décès maternel. Forte similitude avec l'Occident de cette époque-là, en tous cas au plan des aspirations affectives. J'ai bien aimé les ombres dorées de la pellicule, cet hommage aux herbes, à la nature rappelant les cycles immuables... La jeune Jutta Hoffmann, avec ses paupières slaves ne peut vivre sans homme, elle va chasser discrètement pour s'en pourvoir... Vu l'absence de dialogue dont elle a dû s'accommoder jusque-là, son réalisme la fait recourir à la tradition pour séduire ce fameux "troisième", qu'elle annonce à ses deux grandes filles avec une modernité qui surprend !