Une musique guillerette sur des images sépia d'une étonnante fraîcheur (on ne se lasse pas de tourner et retourner dans le clair-obscur de ce quartier). Nul besoin de carton d'explication, la caméra furette aux abords de l'Hôtel Atlantic, où s'ébroue une sorte de seigneur bienveillant, sous une pluie qui ne sait plus s'arrêter... Rien de tel pour deviner, sous tant de courbettes, une débâcle quelconque, elle viendra s'afficher en police d'écriture géante sous nos yeux. En 1924, il fallait aussi un rendement sans faille, les vieux laissaient la place aux jeunes, loi immuable de la nature... La conviction de la perte d'identité à travers la perte d'uniforme (la noble livrée et son couvre-chef) au profit de la blouse impersonnelle d'un besogneux de sous-sol, l'hilarité générale ou presque... Quelle descente ! Heureusement émaillée de scènes délicieuses, avec l'épouse aimante et sa cafetière, la fille sortant son gâteau de noce du four, ce visage ravi gobant des huîtres... Ensemble peut-être un peu longuet à vouloir enfoncer le clou ? Admettons, c'est un film du bon vieux temps mais dont le propos qualifie on ne peut mieux le vingt et unième siècle, hormis la volte-face finale, quand même un peu "grosse"