Cette deuxième partie de la trilogie place avec fluidité d'autres personnages au premier plan (ce qui atténue la crainte de confusion). On est édifié sur les idées communément admises quant au sort des immigrants juifs aux Etats-Unis. L'accueil par liste... qui rend aux abois, requiert des protections, du culot, du cirque au besoin (ce baiser à la terre !), afin d'être administrativement recevable. Tout autant que la limitation des arrivées, "la sélection naturelle" joue davantage que le renom dans sa vie d'avant, (le manteau rapé de l'épouse humiliée de la dégringolade de son homme !). Pire qu'une portée de chatons larguée par bateau (cette course folle vers le cordage !). Pour les admis, déjà bien traumatisés, reste à affronter le quotidien. Improvisation, bizutage des frères de sang. Utile pour comprendre qu'ensuite l'enrôlement d'immigrants dans l'armée américaine allait presque de soi. Bande-son reconnaissable entre mille, pragmatisme très américain du nord. Sans gommer totalement le romantisme de fond, jamais trop larmoyant. Tout cela fait qu'on commence à s'attacher à la trilogie d'Axel Corti. Cette seconde partie, grouillante, vivante dans sa volonté de rebond, dépeint les facettes de tout exil de populations en temps troublés, cette loi du plus fort qui ne fait pas dans la dentelle !