Un thème de Resnais qui choisit tout un film pour s'exprimer pour lui seul... l'ambivalence et l'identité de ces deux concepts uniques dans la vie, étroitement imbriqués l'un à l'autre, objets de milles réflexions, interprétations et écritures ... que sont l'Amour et la Mort. Les personnages Arditi-Azema s'aiment. Que reste-t-il pour les séparer sinon la mort ? Mais une mort voulue, recherchée, envoûtante et inévitable. Cette lutte désespérée pour l'amour contre l'entité, éternel vainqueur qu'est la mort, est incessamment interrompue par la représentation d'un ciel d'encre duquel tombe la neige. La symbolique peut être appréciable : ce lien mystérieux qui lie le ciel à la terre, la vie à la mort... le serait effectivement s'il ne se répétait pas si souvent... Destiné à souligner les moments forts du film, ce ciel devient pesant, perd charme et beauté ... Sujet original du ressuscité qui n'idéalise pas la vie, comme il est coutumier de le représenter, mais au contraire, la mort, lente et puissante attraction face à laquelle demeurent désarmés Amour et Religion (ici représentée par le couple de pasteurs Dusssolier-Ardant). Un film qui pourrait être réussi s'il n'était enseveli sous la neige...