Il y a l'idiote (Emmanuelle Chaulet, dans un rôle qui irait comme un gant à Marie Rivière), la menteuse (Sophie Renoir, charme et futilité), l'indépendante (la merveilleuse Anne-Laure Meury), les mecs (de service) et Cergy-Pontoise. En fait, le film est une pub pour Cergy-Pontoise et pour les villes nouvelles en général. C'est aussi son principal attrait et intérêt : un tel environnement (ou paysage urbain) est un décor de cinéma (et un témoignage d'époque) trop rarement utilisé. Quant aux personnages (et à "l'intrigue"), on assiste aux chassés-croisés et aux bavardages habituels de Rohmer. La caméra est devenue plus baladeuse, cependant : plans de coupe du public bigarré de la piscine, comme dans LE RAYON VERT celui de la plage. A part cela, il n'y a rien de neuf, c'est tantôt charmant, tantôt navrant, on mélange les couleurs comme les couples. Le jeu des tee-shirts vert et bleu dans la dernière scène entre les quatre est à ce point évocatrice. Comme à chaque fois, on peut se demander si le regard de Rohmer est de pure cruauté (auquel cas ses personnages ne seraient que pantins de démonstration du Ridicule) ou s'il adhère réellement au discours de ses personnages, auquel cas la mièvrerie ne serait plus l'objet du message, mais le message lui-même.