Un nid de vipères sévit là où il n’y presque rien. Quelques embusqués scénarisent méfiance et racisme en traquant le parachuté et le Japonais local. La noirceur du site est révélée par les investigations d’un reconnaissant surgi de nulle part, chapeau et costume sombre, débarqué d’un train, ne contemplant en temps ordinaires ces lieux désolés qu’à grande vitesse. "Bad day at Black Rock" décrit les désastres d’un isolement permettant à des reclus de se réaliser par la dominance et la soumission. Cette parcelle de sol martien à peine distinguée d’une lorgnette civilisée, indifférente, trop éloignée, entretient par la lâcheté et la peur quelques petites frappes bannies d’un conflit mondial.Black Rock au fond du trou a l’immense chance de pouvoir renaître en vingt quatre heures, grâce à une pierre angulaire de passage. Le challenge consiste à reconstruire les valeurs morales d’un site entre le passage de deux trains. Les remords de quelques pénitents remontent en surface, en retrouvant le marché d’un courage enseveli.Sous un cinémascope profond, luminosité d’un non évolutif de pierre John J. Macreedy, manchot équilibré, serein et intuitif, sert de parcours rédempteur à quelques entités redevenues lucides grâce à la prise de conscience d’un état délabré.John Sturges préfère valoriser par un paysage désolé, la perception pour un moraliste d’une autre planète, où rien de bon ne pousse. John J. Macreedy cosmonaute fragilisé sur un sol hostile, contemple le négatif d’une contrée presque à évangéliser, managée par des aliens locaux particulièrement dangereux.La victoire s’obtient grâce à une confrontation soutenue, appuyée d’un désir de retrouver une identité même au bout du monde.La scène de la pompe à essence où Robert Ryan, tout en restant obtus, livre quelques révélations sur un comportement raciste perçu en interne comme indispensable et salutaire, est exemplaire en monstruosité.