Les prestations de Donald O'Connor sont un véritable check-up médical rassurant. Pas de problèmes, le cœur est solide. Le bonhomme, monté sur ressorts, bondi dans tous les coins, le tout en une seule prise. Icône de la chorégraphie "Chantons sous la pluie" est avant tout le socle d’une condition physique hors du commun. Comment ne pas trembler en visionnant ces escaliers dévalés ou ces murs traversés par des protagonistes regards hauts, visages rayonnants, sans notion du danger.Ces numéros sont à couper le souffle, une mécanique suisse. Des auréoles intégrées dans des scénettes amusantes montrant stars idiotes et metteurs en scènes au bord de la syncope, traqués par les technologies nouvelles.L’humour sert de moquette aux aléas d’un métier artistique constamment en devenir. Le navet idyllique à l’eau de rose sans parole est remplacé par le piédestal d’un nouveau genre, la voix inaugurant les beaux jours d’un genre nouveau, la comédie musicale.Tout est prétexte à basculer du mieux possible sans états d’âme, dans un comportement adapté, conservant motivation et bonne humeur. Le public est versatile, il s’adapte aux nouveaux courants. Les réactions de spectateurs moqueurs, à la sortie d’un sous-produit périmé, sont révélatrices, il faut se recycler et en vitesse."Chantons sous la pluie" est une figure triangulaire entre ce qui disparaît, le muet, ce qui naît le parlant et ce qui se maintient en évoluant, la danse. Les corps se moquent bien de ces rivalités entre concepts, ils s’entretiennent, bougent, offrent leurs splendeurs dans une géométrie tourbillonnante éternelle.D’agréables mélopées traversant un temps changeant où l’on ne se pose jamais longtemps. Les premières notes de "Singing in the rain" sont intemporelles, une manière de démontrer dans nos incessantes recherches de la vérité, que tout a déjà été découvert.