Ce film sorti en 1982, récompensé par un Golden Globe, retrace les années soixante américaines d'immigrants yougoslaves à travers la biographie du scénariste Steve Tesich, montée de manière excellentissime par Arthur Penn. En arrière-plan, assassinat de JF Kennedy, guerre du Viet-Nam, réhabilitation du peuple noir, premiers pas sur la Lune, vague hippie, accompagnés de frictions diverses avec les autorités... La dureté paternelle focalisée sur le matérialisme d'après-guerre est pressentie dès la première image, malgré l'embrassade bourrue, le petit arrivant cultiverait-il l'hésitation ?... Mais voici que le spectateur tangue sur "Georgia" de Ray Charles, idéalisme juvénile au paroxysme, scènes musicales renversantes, valses-hésitations autour et à distance de la délurée jeune fille. Une féminité redoutable pour quatre copains, dont un gaillard destabilisé de longue date par papa (Georgia identifiée au mythe Isadora Duncan = jeu du chat et de la souris). Attendez-vous à UNE scène ahurissante au moment où on serait proche de croire chacun casé dans le contraire de ce qu'il lui faudrait... A voir dans sa version originale à la première occasion, sous-titres en français ou pas du tout, c'est suffisamment expressif avec des dialogues réduits au plus simple.