Il semble ne vivre pleinement que quand il cavale, ce jeune écorché vif, si l'on en juge par les magnifiques images en noir et blanc des parcours qu'il avale avec un appétit rare, pour finir par se laisser tomber les bras en croix au sol ! Adolescent à la "gueule" d'adulte quelque part, le dénommé Smith est brisé intérieurement par la perte paternelle. Il va commettre avec son pote un petit larcin, histoire de contrer le nouveau compagnon de sa mère "à peine son mari froid", et aussi pour refuser l'engagement que tout le monde prend avec la société. Ensuite, on pourrait dire "cours mon garçon", on attend le champion, un caractère par trop loyal à force d'être entier, au point d'en être un peu dérangé ?... C'est un portrait troublant, et en même temps la peinture d'un microcosme british passé au vitriol : il s'agit ici de ce qu'on appelait dans les sixties "maison de redressement", un pensionnat en mal de reconnaissance officielle (comme film, c'est jouissif pour les internes qui ont soupé de ces structures moutonnières !) : "to perform", aucun mot aussi précis en français pour désigner la compétition, elle va de soi, quoique.