19,5/20 : Chef-d'œuvre type des bégaiements de l'histoire. De néo-réaliste à misérabiliste il n'y a qu'un pas en 2014 où l'on peut toujours dégainer de rassurants slogans "il y a toujours eu des riches et des pauvres ", "c'est là une minorité" ou mieux encore, "ils l'ont bien voulu" ! Au démarrage, des retraites versées en retard, une manifestation dispersée par un genre de voiture-bélier des forces de l'ordre ! Dégradation des moeurs, radicalisation des comportements, le retour maître-esclave comme allant de soi. Peu d'individus encore sains, tous à profils bas, très lucides au bord de l'asphyxie. Les pires représentations de l'imaginaire collectif à l'honneur. Il faut être de marbre pour s'abstenir de parallèles contemporains plus le film se déploie... Avec une économie de mots, des gros plans expressifs comme au sortir du cinéma muet, Vittorio de Sica martèle, "voilà les politiques austères" ! Italie des années Cinquante en noir et blanc hier, Grèce et autres cibles potentielles d'aujourd'hui. Attention au vide et aux trains ! Un film qui fait adorer les petits chiens, surtout ceux de race imprécise.