Fiche Film - DANS L'OMBRE DE SAN FRANCISCO

En faisant la promenade vespérale à son chien Rembrandt, Frank Johnson est l'involontaire témoin d'un règlement de comptes qui se solde par la mort d'un homme, un certain Joe Gordon, qui aurait dû déposer dans les prochains jours à un procès. L'inspecteur Martin Ferris de la brigade criminelle, dépêché sur les lieux du crime, compte mettre Frank à l'abri des balles du tueur dont il a parfaitement aperçu les traits et le visage. Mais notre bonhomme voit d'un fort mauvais oeil cette mesure de protection qui nécessite une incarcération préventive en attendant l'arrestation éventuelle du criminel. Aussi choisit-t-il de prendre la poudre d'escampette, alors que les pandores sont partis à son domicile, en quête de son épouse Eleanor, une femme fortement désabusée, chavirant entre lassitude, amertume et cynisme. Il paraît de plus en plus évident aux policiers que le couple bat de l'aile, menant une existence morne et terne, le mari ayant renoncé à toutes ses ambitions artistiques comme peintre, pour travailler en tant que décorateur de vitrines dans un grand magasin de San Francisco. La police va mettre sous surveillance l'appartement, persuadé que l'époux va se manifester tôt ou tard, surtout qu'il serait en plus cardiaque et souffrant d'hypertension. Fort décidée à retrouver son mari, Eleanor est secondée dans ses recherches, par un certain Dan Legget, journaliste fort intéressé par l'affaire. Les investigations de la jeune femme mèneront aussi bien auprès d'un collègue d'atelier que dans un restaurant chinois fréquenté par le couple, avec à la clé une lettre écrite par le fugitif, en forme de puzzle, à destination de son épouse, pour éviter que la police retrouve le lieu de sa cachette. Tous les indices convergent vers le parc d'attractions de la cité où se rend Eleanor, accompagnée du journaliste qui est en fait le meurtrier en question et qui a tout intérêt à éliminer rapidement Frank.

Critique

Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches

Note Cinéfiches : 17/20

Une exemplaire réussite du genre "film noir américain" qui accumule les accessits aussi bien dans la subtile sournoiserie de son scénario, que dans le lent cheminement d'un couple qui se retrouve après de temporels égarements, une splendide mise en scène et en situation de tout un monde de loosers ombrageux ou pathétiques, noyés dans la somptueuse grisaille de leur désenchantement, avec en prime une plongée affectueuse et chaleureuse dans le quotidien affairé de la ville de San Francisco.

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