"Sachez que je ne m'enivre que de moi-même""Montparnasse 19" est une approche réaliste sur l'aspect de certains quartiers parisiens insalubres de début de vingtième siècle, abritant sous leurs toits toute une peuplade hirsute, désespérée, désargentée, en état d'ébriété du matin au soir. Les derniers moments de Modigliani ne sont qu'absences et beuveries, légèrement combattues par quelques lucidités crayonnant sur un papier froissé des visages blêmes entourant des yeux vides, reproduction fidèle d'un artiste à l'agonie.Un talent n'apparaissant que dans de brusques éclaircies éphémères, faisant replonger rapidement une âme torturée dans ses travers.L'apparition minutée d'une remise à niveau volontariste et clairvoyante se révèle hélas non durable, sur une architecture délabrée, pourchassée et rattrapée par ses instabilités.Une descente aux enfers quotidienne, accomplie par une loque consentante, malgré la protection et l'amour transportant un mort vivant vers un impact sordide, loin de ceux ayant encore de l'affection envers une machine détraquée.Un chef d'œuvre noirissime.