Critique de
MILAN
Youssef Chahine a réalisé en 1957 une oeuvre maîtresse du cinéma égyptien et arabe avec "Gare Centrale", réalisation puissante et superbe. Pierre blanche aux antipodes des classiques schémas des films commerciaux de l'époque, stylisés autour d'une romance amoureuse avec chansons et danses. Cette fois il ne s'agit pas d'un cinéma des splendeurs, mais au contraire d'un drame social vécu par un original dans la classse populaire des vendeurs aux activités plus ou moins illégales. Youssef Chahine (tout jeune) interprète lui-même le personnage d'un simple d'esprit tombé éperdument amoureux d'une vendeuse de boissons fraîches. Celle-ci s'en amuse d'abord, mais le repousse, ayant en outre d'autres matrimoniaux... "Gare Centrale" nous représente la vie de ce peuple du Caire à l'époque et cette lente ascension de l'amour frustré à la folie meurtrière... Un film superbe, qui ne vieillit pas.