Allez savoir pourquoi, toutes les femmes, toutes les mères, se sentent tenues, au départ du film, de sauver ce Franck qui n'a pas eu son content d'amour petit (comportement hideux de la mère en visite). Habile Georges Simenon, grand collectionneur de femmes, mais qui au moins les vénérait toutes, et les prostituées sans honte aucune, au contraire, considérées comme des frangines dans tous ses bouquins, des femmes à part entière par la sincérité du service qu'elles rendent aux hommes voraces, et indirectement à la société : Luis Saslavsky reproduit cette tendance de l'auteur à la lettre. Daniel Gélin incarne donc un jeune homme touchant mais trop louche pour s'y fier, on sent bien qu'il ne peut exister que dans la transgression... Passionnant à étudier comme caractère, bien expliqué, l'ensemble fort bien joué, assimilable même en 2007 (malgré le portrait de Suzy, une vierge qui a pris la poussière). L'amour idéal reste sauf, ce qui fait qu'on laisse sans regret ce Franck relever son col avant le grand froid.