Visages ruisselants de sueurs sur fonds bleus ou rouges avec aiguilles scrutées intensément par un équipage en danger quasi en permanence, semble être les morceaux de bravoure de ce film préférant s’étendre sur le plan rapproché. L’homme est littéralement récupéré par son aventure dont ses sens reproduisent à la perfection la tension dramatique. Les mésaventures constantes de ces mariniers stimulent un esprit d’équipe. Une merveilleuse machinerie soudée et opérationnelle s’exprime loin des bars et des entraîneuses.La caméra comprime par des cadrages restreints une claustrophobie de tous instants. L’usine à gaz de ce bateau des profondeurs n’est pas analysée dans son intégralité. Ce ne sont que de petites surfaces occupées principalement par des regards inquiets.Malgré une approche honnête des deux principaux ingrédients de ce périple, l’espoir et la crainte en alternance, "Le bateau" souffre d’un manque que l’on retrouve souvent dans certains films de Wolfgang Petersen, un rendu psychologique dramatique très correct, conséquence d’un budget certainement serré, forçant des visages trop mis à contribution à s'autodétruire par la terreur, afin de combler un extérieur délaissé, faute de moyens.Heureusement, le bouquet final remet les pendules à l’heure.