"La France est notre mère qui nous nourrit avec des pommes de terre et des fayots pourris". Les yeux de Pierre Schoendoerffer, par l’intermédiaire de la caméra à hauteur d’homme de Raoul Coutard, scrutent un noir et blanc crépusculaire, noyé sous les eaux. Un enfer vert, sans couleurs potentiel d’une dernière demeure, dévoile un ennemi lointain presque invisible, réglant ses tirs de mortiers pendant qu’un Saint Cyrien et un baroudeur s’opposent mollement en débattant de stratégie.Les Rombiers managés à la dure ont des visages identiques que ceux que l’on combat à distance. Ils creusent les tombes de leurs congénères et de leurs maîtres. Soumis par une complète absence de conscience de soi, ils s’activent sous des ordres plus éducatifs que destructifs.Un visage presque adolescent se met spontanément à l’écoute d’anecdotes guerrières reformatées entre deux angoisses de disparaître. Il est possible néanmoins dans ce contexte où la lumière du jour peut s’éteindre à chaque instant de pouvoir sourire en devisant une bouteille de vin à la main.Les tensions entre différentes manières de faire sont atténuées par l’élaboration naturelle d’une affection protectrice mutuelle. Les hommes continuent d’exister dans un cauchemar éveillé omniprésent.Quand l’un deux sait que son tour est venu de s’en aller, ce n’est plus la peur du "Viet" qui le paralyse, mais une faune animale encore plus dangereuse."La 317eme section" évite une fiction outrancière napalmisée pour ne montrer que l’implacable réalité de faits d’armes filmés en temps réel, un flash historique reconstitué à l’authentique où personnages et comédiens fusionnent dans des situations extrêmement exposées, tout en restant d’une sobriété exemplaire. Ce que l’on voit c’est la guerre, la vraie, le spectateur n’est plus témoin, il est incorporé dans les progressions, les transports de blessés, les rivières à traverser, les pauses, les contacts radios et les morceaux de bravoures finaux.Par un contexte thématique incontournable le contenu de "la 317eme section" se rapproche du titre d’un film tourné par un célèbre cinéaste mexicain, "La mort en ce jardin".