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ALEXANDRE LE BIENHEUREUX-1967-
Nationalité : France
Durée : 1h35
Date de sortie en France : 09/02/1968
Genre : COMÉDIE
Themes
Milieu rural
- cinéma français -
Chiens
- cinéma français -
Réalisation : Yves ROBERT
Prise de vues : René MATHELIN
Distributeur : Warner Plan Film
Visa d'exp. : 33376
Résumé
A la mort accidentelle de sa femme, Alexandre Gartempe, dynamique fermier de province, décide de "se la couler douce" et de rejeter définitivement les harassants travaux des champs pour se consacrer aux joies de la paresse et du moindre effort, en compagnie de son sympathique et complice clébard.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 14/20
C'est brillamment mené, avec un réjouissant hymne à la nonchalance et au farniente bucolique, pour un film de bout en bout drôle, réfractaire et subtilement hédoniste. Une mention spéciale au chien Kaly, fidèle compagnon du brave Alexandre. Une philosophie à méditer face aux obsédantes harangues sarkozistes "Travailler plus, pour gagner plus" qui rappellent d'autres affirmations premières : "Arbeit macht frei".
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
Alexandre n’en peut plus, les tâches quotidiennes à la ferme sont harassantes, il n’en fait jamais assez, le planning élaboré par sa femme "La grande" est hors norme. Heureusement la providence veille. Tout plaquer n’est ce pas le rêve de chacun ? Ne plus exécuter aucun geste productif, sauf déboucher dans son lit une bonne bouteille.Ce nouvel environnement, où l’horizon ne dépasse pas sa fenêtre, commence à faire des émules dans cette campagne où tout le monde travaille dur. La paresse est à la base un tabou monumental pour ces paysans costauds, au service de la terre.Ce nouvel état bienfaiteur, conquis à long terme, active la détermination de la collectivité déstabilisée dans son rituel quotidien, avec les travaux de la ferme à remettre Alexandre sur le marché de la sueur, celui-ci tient bon, endoctrine ses camarades.Cette fable utopique, bienfaitrice, détruit le temps, qui sans cesse oblige à refaire les mêmes gestes. Les animaux sont libérés. La maison est grande ouverte.Par ces images, c’est l’esprit d’Alexandre qui s’ouvre à la liberté par le boycott de l’horloge. Le chien fait les courses, conteste les prix. La municipalité s’affole devant cette force de la nature qui met ses biceps au repos prolongé.Yves Robert saupoudre bien souvent ses œuvres de bandes d’enfants curieux, virevoltant dans les campagnes là où l’air est pur, le contexte de cette France rurale est attendrissant, les profils burinés sont aux service de cette terre qui usent les corps, depuis des millénaires.Alexandre, nouveau concept contemplatif, devient une icône. Les esprits cogitent, se remettent en question, ce purgatoire terrestre est contesté.La terre n’est plus travaillée et elle est admirée. C’est la quête de l’essentiel, le temps au ralenti, socialement ce n’est pas la dégringolade qui nous fait si peur, si l’on arrête toutes productions, Alexandre n’est pas en ville, au contraire, il s’épanouit là où l’espace l’entoure de ses bras.La terre, reconnaissante de ne plus être retournée, semble le remercier en lui offrant la lumière de ses champs.Alexandre est un fantasme, un eldorado d’images improbables, inconstructibles, dans nos sociétés sectaires.Déjà à sa sortie en 1967 (en plein mouvement hippie et un an avant Mai 68) le message était fort, sur l'endoctrinement des masses par des taches répétitives au service d'un capital avare en redistribution.Ce pamphlet annonce l'exigence d'un peuple, au droit de souveraineté cérébrale.
Bibliographie