inconnu(e)
Cela fait maintenant plus de trente-cinq ans que la saga la plus célèbre du monde a fait son apparition. Lucas, auréolé de succès critiques (THX 1138) et publics (American Graffiti), décide de mettre en gestation un projet qu'il a depuis de nombreuses années.Il veut à tout prix retrouver un esprit serial mêlé à une grande combinaison de mythologies. Après bien des rectifications, il va mettre en scène l'épisode IV de sa saga légendaire. Succès raz-de-marée, culte de suite mis en place, on connaît son histoire.Mais ce qui fait que je trouve remarquable et audacieuse l'oeuvre suscitée est qu'elle ait permis plusieurs éléments dans l'industrie du cinéma sans négliger forcément son côté artistique.On peut analyser sans fin le scénario, qui est une ribambelle de références et d'influences, des personnages qui sont des incarnations.Le grand talent de Lucas est d'avoir immédiatement créé un univers cohérent, sans se limiter à l'aspect "je fais ce que je veux dans ce monde qui n'existe pas" ! La caractérisation des personnages se fait directement par rapport à leur situation.Dès lors, le grand spectacle, innovateur dans les effets spéciaux et visuels, est contrôlé dans les moindres détails, et Lucas est aidé fortement par la contribution du producteur Gary Kurtz.Mais ce gros divertissement est en réalité et une fois de plus un film totalement expérimental. C'est le côté le plus passionnant du travail de Lucas en tant que cinéaste, c'est que l'épisode IV est à la fois un hommage aux procédés visuels des serials (fondus enchaînés verticaux ou diagonaux, couleurs vives, costumes criards, musique omniprésente, acteurs au premier degré, décors exotiques) mais également un mélange superbe de cet hommage avec l'héroic fantasy et la science-fiction, créant un genre de space opera fantasy quasiment inédit. La mise en scène de Lucas utilise toutes les ressources de l'espace (là pour le coup on ne peut le nier, pour raconter son histoire et nous attacher à des personnages stéréotypés (le jeune héros, le dur à cuire au grand coeur, le sage, la princesse, le méchant tout de noir vêtu, les hommes de main particuliers, les soldats).La grande réussite du film provient donc de l'audace assez ahurissante de mettre en selle un projet en se permettant tout ce qui est possible pour raconter cette histoire ambitieuse. Par conséquent, les effets spéciaux font partie intérieurement de la mise en scène.Par son innovation technique et industrielle, par le courage d'avoir rendu à l'esprit serial l'hommage et la mise en avant qu'il mérite, par sa culture mythologique, par ses personnages si bien identifiés, "Star Wars" est le chef-d'oeuvre de Lucas et marquera l'arrivée d'un phénomène tellement puissant que les puristes et les fans, au fil des années, auront des envies qu'ils jugeront plus importants que les propres décisions de l'auteur lui-même !