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HEIMAT-1984-
Nationalité : Allemagne
Titre VO : Heimat
Durée : 15h00
Date de sortie en France : 06/02/1985
Themes
Nazisme
- cinéma allemand -
Prostitution
- cinéma allemand -
Milieu rural
- cinéma allemand -
Noël et Réveillon
- cinéma allemand -
Juifs
- cinéma allemand -
Photos et photographes
- cinéma allemand -
Alcoolisme et autres beuveries
- cinéma allemand -
Tuberculose
- cinéma allemand -
Réalisation : Edgar REITZ
Prise de vues : Gernot ROLL
Musique : Nikos MAMANGAKIS
Distribution
Nota
Film en onze parties
Distributeur : MK2
Visa d'exp. : 60010
Résumé
PREMIERE PARTIE : 1919-1928 (2h00) "Fernweh" (VO) "La nostalgie des pays lointains" (VF) Etonnante et singulière chronique d'une famille allemande qui commence en 1919, au retour de Paul Simon de la terrible Première Guerre Mondiale, dans son village de Schabbach situé dans la région du Hunsrück (Rheinland-Pfalz). Accueil chaleureux dans sa famille dont le paternel, exerçant le métier de forgeron / maréchal-ferrant aimerait bien qu'il suive la même voie, alors que le jeune garçon rêve plutôt de technologie radiophonique et se sent bien des attirances pour Apollonia, une jeune femme rejetée par une grande partie des villageois pour ses amours avec un Français. Nous suivons la vie du village et de ses habitants, à travers certaines anecdotes événementielles(inauguration du monument aux morts, première automobile, atterrisage d'un avion en panne d'essence, découverte "d'or" dans une rivière locale, du cadavre d'une jeune femme dénudée). Ce premier épisode se termine en 1928 par le départ de Paul quittant sa famille et son village, sans en aviser personne.
DEUXIEME PARTIE :1928-1933 (1h30) "Die Mitte der Welt" (VO) "Le centre du monde" (VF) : On n'a plus aucune nouvelle de Paul, en fait parti aux Etats-Unis et que l'on retrouve brièvement chez un coiffeur italien à Long Island. Au village, la vie continue, seulement troublée par le passage d'une Française à cheval, Denise de Gallimache, en route pour Berlin; ville où se trouve Eduard pour des soins hospitaliers (pneumothorax artificiel) et qui fait la rencontre de Lucie, une pétulante mère maquerelle. En avril 1933, Eduard fraîchement marié, ainsi que Pauline et son bijoutier d'époux, Robert Kröber, se retrouvent à la fête du village, commémorant l'anniversaire du chancelier Adolf Hitler, événement que la mère d'Eduard et de Pauline néglige, se rendant à Bochum, dans la Ruhr, pour une visite à son frère Hans, où elle constate les premières rafles nazies envers les communistes. Elle en revient inquiète et désabusée avec la petite Lotti, la fille de son frère arrêté. L'année se poursuit avec "l'arrivée" du téléphone / télégraphe dans le village et une grave épidémie de diphtérie.
TROISIEME PARTIE : 1935 (1h00) "Weihnacht wie noch nie" (VO) "Un Noël extraordinaire" (VF) : Fin de l'année 1934, nous découvrons Eduard élu au poste suprême de maire du petit village de Rhaunen et commençant, sous les pressantes injonctions de son épouse Lucie, la construction d'une conséquente villa "aux cinquante-deux fenêtres", grâce au conséquent prêt obtenu auprès d'un établissement bancaire "pour Juifs". Cette dernière ne reste guère indifférente au jeune Wilfried Wiegand, fils de l'homme le plus riche des environs, et qui commence à conquérir des galons, à Berlin, dans la lourde hiérarchie du parti national-socialiste. Elle obtient même du jeune homme que trois dignitaires nazis, de passage dans la région, les dénommés Rosenberg, Frick et Ley, fassent une halte dînatoire dans son imposante demeure, juste après une harmonieuse fête de Noël, entre une messe dans une église catholique locale et de joyeuses retrouvailles familiales...
QUATRIEME PARTIE : 1938 (1h00) "Reichshöhenstrasse" (VO) "Sur les routes du Reich" (VF) : Alors que Zarah Léander crève l'écran et les coeurs, la petite région est bouleversée par la construction d'une imposante (auto)route devant relier Coblence à Trèves. Tout est pour le mieux pour Pauline et Robert dont le commerce devient une affaire florissante, depuis une demande accrue de bijoux "symboliques" de toute nature, avec en effigie, une tête de mort. Maria, de son coté, est heureuse d'avoir fait la connaissance d'un sympathique ingénieur du chantier, Otto Wohlleben, apprécié par ses deux gamins et dont elle se rapprochera affectivement de plus en plus lorsque ce dernier, victime d'une fracture au bras droit, sera dépendant physiquement de sa sollicitude. Quant à Lucie, toujours dans ses rêves de grandeur, elle n'apprécie que peu la visite de l'exubérante Martina, une "collègue" de l'époque berlinoise. Une virée collective au célèbre circuit automobile du Nürburgring restera comme un tendre espace de bonheur avant la déferlante guerrière qui va progressivement embraser toute l'Europe...
CINQUIEME PARTIE : 1938-1939 (1h00) "Auf und davon und zurück" (VO) "Parti et revenu" (VF) : Lucie a décidé de chercher ses parents à Berlin pour leur montrer son "aisance sociale". Son père et sa mère décèdent dans un accident de voiture, en chemin. Martina, de son coté courtise et séduit le jeune Rudolf Pollack, un horloger du village qui semble dépassé par cette proximité. C'est alors qu'un événement inattendu bouleverse la famille Simon et plus particulièrement Maria et ses enfants : après douze années de silence, Paul, le "disparu" envoie une lettre de Détroit où il confie être à la tête d'une importante entreprise, la "Simon Electric Corporation" et parle de son désir de revenir au pays, dans quelques mois, par bateau. L'amour de Maria pour Otto semble n'avoir désormais que peu d'avenir, surtout que notre sympathique ingénieur, tout d'abord muté à Trèves, perd son emploi du fait de l'origine juive de sa mère. En août 1939, Maria et son fils Anton se trouvent à Hambourg où doit débarquer Paul. Mais ce dernier ne peut poser le pied sur le sol allemand, n'ayant pu obtenir, dans les trois jours, avant que le bateau appareille pour le port du Havre, un certificat confirmant ses origines aryennes; le nom de Simon portant à bien des doutes. Un mois plus tard, la guerre est déclarée...
SIXIEME PARTIE :1943 (1h00) "Heimatfront" (VO) "L'arrière-front" (VF) : La guerre est bien présente. Alors que le brave Eduard photographie la carcasse d'un avion britannique, Wilfried Wiegand abat froidement un parachutiste anglais blessé. Maria reçoit la visite de Martha, venue d'Hambourg, l'épouse de son fils Anton qui se trouve au front dans la lointaine Russie. Une fête est organisée pour célébrer ce mariage par procuration. Les jeunes époux parviennent à se joindre par téléphone, événement filmé par le service de propagande de l'armée. De son côté, Maria a désormais un nouveau fils âgé de quatre ans, prénommé Herrmann, dont Otto le père exerce désormais le dangereux métier de démineur sur le territoire allemand. Ernst, quant à lui, à trouvé son bonheur dans l'aviation et se prendra la permission de survoler le village pour les fameuses réjouissances...
SEPTIEME PARTIE : 1944 (1h00) "Die Liebe der Soldaten" (VO) "L'amour des soldats" (VF) : Hiver 1944, on projette aux soldats les actualités (victorieuses) de la guerre et des films de fiction de l'époque galvanisant l'âme allemande. Anton est devenu caméraman pour l'armée et Otto rend (enfin) visite à Maria, faisant connaissance avec son fils Hermann (déjà) âgé de quatre ans, avant de repartir, le lendemain et se faire sauter par une bombe "rebelle", dans une gare de triage. L'épouse d'Anton accouche. On apprend aussi par l'intermédiaire d'Eduard le décès du jeune villageois borgne Hänschen, devenu tireur d'élite dans la Wehrmacht...
Le 18 mai 1945, l'armée américaine fait son apparition à Schabbach...
HUITIEME PARTIE : 1945-1947 (1h42) "Der Amerikaner" (VO) "L'Américain" (VF) : Où nous apprenons que le vieux Matthias Simon, le forgeron du village, est mort peu de temps avant l'arrivée des troupes américaines; que le bijoutier Robert Kröber a été déporté en Russie; que le jeune Anton est porté disparu sous les mêmes horizons guerriers; que l'avion de son frère Ernst a été abattu au-dessus du territoire français et que Martina a retrouvé pour un court moment son Rudolf blessé à Berlin où ils décèdent tous les deux. Mai 1945 à Schabbach, un courrier annonce qu'Anton est en sécurité sur le territoire turc. Ernst aussi est en vie, mais blessé dans le clocher d'un petit village de l'hexagone, Aboncourt. 13 mai 1946 : Paul Simon revient (enfin) à Schabbach après dix-huit années d'absence. Débarque aussi Klärchen Sisse qui prétend être la petite amie d'Ernst et qui lui aurait dit de l'attendre au domicile des parents. Ce dernier, revenu en Allemagne, accompagné d'une femme, refuse obstinément de retourner dans son village, préférant retrouver son ancien colonel pour lui remettre les papiers et la clé de contact (!) de son avion, pour se sentir enfin, psychologiquement démobilisé. Une grande fête, organisée par Paul convie tous les villageois à de joyeuses retrouvailles.Début 1947, Paul et son frère Eduard font une virée nocturne en voiture, dans une proche grande ville. Dans un bar de nuit, ils croisent Ernst, sans que chacun reconnaisse l'autre.10 mai 1947 : Anton est enfin revenu. La vieille Katharina, sa mère, meurt et Paul finira par repartir à Détroit...
NEUVIEME PARTIE : 1955-1956 (2h20) "Hermännchen" (VO) "Le petit homme Hermann" (VF) : Anton a fait construire, à la sortie du village, une usine de fabrication de matériels d'optique, grâce, en partie aux dollars envoyés par son père. Il a engagé Lotti et Klärchen, comme secrétaires. Hermänn(chen) le troisième enfant de Maria, fait des études au lycée de Simmern. Il rend visite, avec deux de ses camarades de classe, à son demi-frère Ernst qui travaille sur un chantier de déboisement, dans le transport et le déblaiement, en hélicoptère, des troncs d'arbres. Anton organise une grande fête au village, avec conférence, chants, tours de magie, danse, repas, pour intéresser ses concitoyens à travailler dans son usine. Hermann, du haut de ses seize ans, passe une nuit initiatique, entre Lotti et Klärchen, cette dernière devenant rapidement sa maîtresse, malgré les onze années qui les séparent. Ernst a quelques ennuis financiers, via ses projets et se voit refuser l'aide de son frère Anton, mais surtout celle de ses pingres beaux-parents. Klärchen, enceinte, tente d'avorter, puis quitte discrètement le village. Mais Hermann la retrouve et leur liaison continue, vaille que vaille. Lorsqu'une lettre en poste restante est découverte, un conseil de famille énergique somme la jeune femme de quitter l'adolescent. Ils se revoient une dernière fois, fin 1956 lors du traditionnel Réveillon, le garçon ayant "emprunté" la voiture de son frère. Hermann part du village définitivement à ses dix-huit ans. Il choisit d'étudier la musique et deviendra compositeur...
DIXIEME PARTIE : 1967 (1h20) "Die stolzen Jahre" (VO) "Les années fières" (VF) : L'usine d'Anton emploie désormais 180 personnes et commence à intéresser une multinationale belge qui délègue deux hommes d'affaires pour racheter l'entreprise. Pauline retrouve une cassette contenant des milliers de marks d'avant-guerre que son Robert avait cachée, avant de partir au front, et qui désormais n'a plus aucune valeur. Ernst a fondé une petite affaire de rénovation de l'habitat et s'intéresse de près à tout ce qui est ancien, "d'époque". Anton contacte son père aux States pour un avis économique concernant une éventuelle vente. Par chance, son paternel se trouve dans les locaux de la Südwestfunk, à Baden-Baden, avec Hermann, pour l'installation d'un studio d'enregistrement. Malgré l'avis positif de Paul, Anton refusera finalement de vendre aux "étrangers". Un concert de musique électronique créé par Hermann passe sur les ondes, jusqu'à Schabbach où les habitants, réunis à la salle des fêtes, apprécieront diversement la prestation "sonore". Courant 1969, Hermann, sur la route entre Paris et Berlin, rend visite à sa mère, au village, avec deux jeunes femmes qui partagent son existence...
ONZIEME PARTIE : 1982 (1h40) "Das Fest der Lebenden und Toten"(VO) "La fête des vivants et des morts"(VF) : Eduard, Lucy, Pauline sont décédés entre temps. Maria vient aussi de mourir. D'imposantes retrouvailles de tous les membres des trois grandes familles, les Wiegand, les Simon et les Glasisch (avec même des oncles exilés au Brésil) se retrouvent pour l'enterrement de Maria. Ce sera l'occasion pour quelques uns, de laisser leur mémoire et leur coeur, errer dans les souvenirs ravivés, entre prégnante émotion et sourde mélancolie. Durant la kermesse du village, Karl Glasisch meurt et nous emmène dans le monde de ceux qui sont décédés et qui regardent avec tendresse, les vivants qui s'amusent en dehors. Hermann fait interpréter et chanter une de ces créations musicales, directement retransmise sur les ondes, dans une grotte près de Schabbach, à l'étonnante acoustique. La vie continue.
Critique
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 17/20
Une incroyable saga historico-familiale de plus de quinze heures de films, sur le destin de quelques personnages hauts en couleur d'un petit village allemand, entre les années 1919 et 1982 qui fut fort justement couronnée par le Prix de la Critique Internationale au festival de Venise 1984. Il est à noter que cette oeuvre fait partie d'un trilogie. Un travail d'orfèvre, par un des plus rigoureux réalisateurs allemands.
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Bibliographie