Fran... et Govert : autant dire le jour et la nuit. Film belge en v.o. flamande vu en mars 2007. Tiré d'un livre, belge lui aussi. Très belles prises de vue en noir et blanc, une économie de mots, des scènes déroutantes, qui font parfois craindre que le sordide prenne le pas : le visage statique qui murmure, les yeux clos, le coiffeur, l'autopsie (suggérée seulement)... La caméra traque d'un bout à l'autre, et en ayant l'air de ne pas y toucher, le personnage principal, Miereveld, sorte de petit fonctionnaire distrait, dans un genre de délire interne qu'on affuble, d'habitude, aux ados ou aux évaporés, pas à un type "normal". En tous cas, cette obsession d'un prof comme absent à lui-même dans son intérieur familial stupéfie. On découvre son monologue, avec cette idolâtrie "dans le vide"... Austérité et loufoquerie alternent, nous voici à l'intérieur du personnage, insidieusement, il finit par réveiller notre moi indicible. Le rêve est présenté ici comme ultime recours pour que le quotidien puisse garder sa place. Long peut-être, surtout l'entrée en matière, mais c'est un voyage unique en son genre !