inconnu(e)
Revisite étonnante de la nouvelle de Prosper Mérimée (et nom du célèbre opéra), cette version cinématographie permet d’abord à une actrice italienne, Giovanna Ralli, de se mettre en évidence. Avec un charisme évident et une voix envoûtante – elle en eu bien besoin ici - celle qui était considérée par certains comme la Bardot italienne, pour son tempérament moderne, ses frasques et sa mainmise sur les hommes, reste l’attraction principale du film. Et parmi les hommes la convoitant, figurent notamment Jacques Charrier, l’ex-époux de …B. B, ce qui n’était peut-être pas un hasard, et Lino Ventura, revenu tourner sur ses terres pour l’occasion – juste avant les ‘Tontons Flingueurs’. Deux hommes qui l’aiment, mais que finalement tout oppose, le premier étant un jeune policier bien éduqué, le second un truand quadragénaire que rien ni personne ne rebute. Le dernier film de Carmine Gallone (‘Don Camillo Monseigneur’, ‘Michel Strogoff’…) rend ainsi hommage à l’émancipation de la femme, dans des situations certes extrêmes, où celle-ci choisit d’aimer les hommes quand et comment bon lui semble. Même si l’intrigue se révèle assez faiblarde, tournant autour d’un vague trafic de drogue, le film reste surtout intéressant à revoir dans ce contexte du début des années soixante, quand il restait encore beaucoup à faire en matière d’évolution des moeurs. Pour l’anecdote, le Dvd de Carmen 63, film italien avant tout, fut proposé à la mi-2006 dans la Collection de La Légende du Cinéma…français, parmi la douzaine consacré à Lino Ventura, alors que celui-ci n’apparaît ici que 22 petites minutes.