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LES AMANTS DIABOLIQUES-1942-
Nationalité : Italie
Titre VO : Ossessione
Autre-Titre VF : Les obsédés
Durée : 1h52
Date de sortie en France : 02/10/1959
Visa d'exp. : 19826
Résumé
Gino, un vagabond, est recueilli par le propriétaire d'une station-service avec lequel il se lie d'amitié. Il devient, cependant, rapidement l'amant de sa jeune et torride épouse. Le couple adultérin entreprend d'éliminer le mari trop encombrant. On les croit innocents et ils pourraient connaître le bonheur si le doute ne s'installait pas entre eux. Gino est persuadé d'avoir été manipulé par la riche veuve et lorsqu'elle meurt accidentellement, il est arrêté bien que non coupable.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 16/20
Incontournable et superbe adaptation néo-réaliste du sombre et puissant roman de James M. Cain qui a été maintes fois transposé au cinéma.
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
Une braise nommée érotisme et sensualité se consume à l’intérieur de volets clos, pendant qu’un mari abject est à la pèche ou à la ville. Un couple formaté par les sens s’adonne au plaisir, afin d’oublier la conquête des êtres et des choses par une misère déchaînée. Dans de telles conditions, il ne reste plus qu’une perversité libérée, consommatrices de baisers volés, de corps caressés dès qu’un vieux mari se retourne ou s’éloigne. Giovanna est sensuelle, voluptueuse, facile à cueillir. Gino se la joue par un esthétisme primaire mais efficace, en offrant dans l’embrasure des portes une sueur collée sur un linge de corps plus qu’éprouvé.Le processus est simple, mais fonctionne à merveille, une adepte du bovarisme, éveillée par des sens toujours en embuscades, se donne dans l’espoir d’un ailleurs sentimental non sollicité par un captif de la route. La chair s’affole sans sommations, encense un principe privé de conscience. Les amants se donnent prioritairement en activant de faibles projets d’évasions, ne menant nulle part.Les corps et les esprits sont sordides, minés par la crasse, les avenirs sont petits, véhiculés vers les métiers de rues, par le camion happé ou le train sans billet. Les parcours royaux sont introuvables par contre les contraintes existentielles pullulent.Luchino Visconti filme le dénudé avec comme toile de fond la merveilleuse luminosité d’une campagne italienne portant un même nom. La nature et l’homme font un bout de chemin ensemble dans l’histoire par l’intermédiaire de la misère qu’un paysage parfois presque lunaire reflète par sa désolation.Le néo-réalisme arrive à grandes enjambées en offrant dans cette œuvre sociale misères, érotismes et passions, consommant goulûment motivations et déterminations à s’en sortir, avec en bout de course une destinée tragique crée uniquement par la dominance d’un remords.
Note : 19/20
. On comprend que cette oeuvre (qui faillit être totalement détruite !) ait été malmenée à sa sortie en 1942 pour mille raisons (et notamment à cause de son doublon américain adapté du même roman).Troublant aussi de savoir que Mussolini en était fou au point de l'avoir sauvée de la censure italienne... Visconti, 35 ans, ex assistant réalisateur de Jean Renoir, se devine déjà dans son envie de montrer l'indicible, pour peu qu'une bonne histoire en offre l'occasion. Profondeurs de champs précédant des descentes "en piqué" sur la campagne au ras de cette auberge ou lancée dans cette côte de tous les départs, c'est un splendide noir et blanc où s'ébrouent cinq personnages de rêve : le mari (un genre de Galabru italien) et sa femme (fatale-vénale), le vagabond nonchalant mais tenté par la douceur d'un nid et monsieur le curé, symbole de la morale communautaire. Pour pimenter un peu, cet inconnu se portant garant dans le train... Des scènes croustillantes pour un dénouement d'une double cruauté.