J'ai été très touchée par ce film qui est très beau. Au delà de la difficulté du personnage principal à savoir quel est le milieu social qui lui convient, c'est à mon avis un film sur le vide identitaire : je pense qu'elle ne sait pas qui elle est, ce qu'elle aime, qui elle veut être, comment elle veut vivre. On imagine qu'elle a grandit avec le rêve (de ses parents ?) d'avoir une carrière à Paris pour échapper à son milieu modeste. Mais cette vie qu'elle a finalement atteint ne lui convient pas et l'épuise (la façon dont ses perceptions sont filmées pendant cette 1ère partie qui raconte son burn out est exceptionnelle à mon avis). Alors elle revient dans les Vosges avec son mari et ses filles, et cette fois c'est sur un ancien amoureux qu'elle projette son bonheur (son désir). Il y a une forme de répétition à projeter sur un élément extérieur son besoin, son énergie, son désir (son travail à Paris la 1ère fois, l'ancien amoureux la 2ème fois). Mais cette nouvelle projection ne lui permet pas d'échapper au vide intérieur qui semble l'habiter (traumatisme de l'enfance ?). Tout à coup (au son de la chanson Connemara et tout ce qu'elle véhicule de symbole) l'image fantasmée (idéalisée) de Christophe tombe, et elle réalise qui il est vraiment et dans quoi elle s'est embarquée. La dernière image (sa fuite) me laisse espérer qu'elle ne retournera pas tout de suite avec son ex-mari mais qu'elle se donnera le temps de se centrer sur elle, réfléchir et se trouver...
Je suis d'accord avec le commentaire d’Édouard. Le film a été récompensé pour le courage, la situation, le propos mais j'ai été un peu déçue par le film... en particulier sur les émotions qu'il m'a fait traverser. Je ne sais pas pourquoi, j'ai trouvé que c'était finalement assez froid alors que ça devrait être tout l'inverse.
Film | Note | |
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THE BRUTALIST (2024) | 15 |